Je suis né(e) il y a longtemps, le 31 octobre. Il y a trop longtemps, pour que je ne puisse me rappeler de quoi que se soit. Le passé n'est plus. Et jamais plus ne sera. Il n'a aucune importance. Aucun intérêts. Je laisse le temps emmener loin de moi les jeux d'antan. Les seules images restantes de ma jeunesse ne sont autre que les paysages de la Forêt Enchantée, ceux qui m'ont observé grandir silencieusement...
« Liddell ». Du plus loin que me revienne ma mémoire, je crois n'en avoir rarement été digne. Et, ne jamais l'avoir apprécié. J'ignore pourquoi j'éprouve une telle amertume lorsque l'on prononce la totalité de mon nom. Une blessure passé. J'imagine. Heureusement, que l'on me nomme simplement Alice.
Vieillir. Voilà un terme très douloureux. Terrorisant, dirais-je également. Plus d'une vingtaine d'années de ma vie se sont évanouies. Déjà, j'attends la mort. Avec horreur. Je l'attends depuis le premier jour de ma naissance. Et c'est chaque jours, qu'elle hante mes songes les plus profonds...
Mais j'avance malgré tout, malgré les chaînes. Aujourd'hui, je suis nourrice et serveuse au Rabbit Hole. C'est ce que je suis. Ce que j'ai toujours voulu être ? Peut-être pas, mais la vie est pleine de surprise. Je suis the Savior Team, mais l'on me confond souvent avec Jenna-Louise Coleman.

One, two! One, two! And through and through
The vorpal blade went snicker-snack!
He left it dead, and with its head
He went galumphing back.
Lewis Carroll, Jabberwocky

Il est bien connu que la plupart des contes commencent par cette formule, Il était une fois. Il était une fois une jeune princesse prénommée Regina qui avait été contrainte d’épouser un roi veuf, déjà père d’une petite fille, et avait par la faute de sa mère perdu l’amour de sa vie. Elle en rendait sa belle-fille, Snow White, responsable, et pourtant dans son malheur, elle tomba rapidement enceinte. Mais l’enfant qu’elle portait était cible de la convoitise d’un être appelé Rumplestiltskin. Ayant la possibilité de voir l’avenir, il savait qu’elle serait amenée à représenter un danger pour sa propre grand-mère, Cora, une puissante sorcière. Décidé à l’utiliser afin de servir ses propres desseins, il fit croire au roi, père du futur nouveau-né, que la petite fille serait une menace pour lui et son trône. S’il lui confiait le bébé, il ferait en sorte que cette prédiction ne se réalise jamais. Le roi accepta et dès que la fillette vint au monde, il la confia au Ténébreux, persuadant Regina que l’enfant n’avait pas survécu.
Rumplestiltskin emporta le nouveau-né et le confia à une famille de paysans de manière à ce qu’il puisse garder un oeil sur elle, à distance. Elle fut prénommée Alice et ne sut jamais d’où elle venait, ni qui elle était. On lui raconta qu’elle avait été trouvée, abandonnée, mais elle sentit toujours qu’il y avait autre chose. Parce qu’elle avait été amenée par un être si sombre, ceux qui se faisaient passer pour ses parents adoptifs la craignaient et évitaient autant que possible de montrer de l’affection à l’égard d’une enfant qui aurait pu s’avérer aussi mauvaise que celui qui l’avait amenée. Dans le même temps, ils la protégeaient plus que de raison, car son porteur avait été clair : rien, non rien ne devait lui arriver. Ainsi, Alice vécu la plus grande partie de sa vie coupée du reste du monde. Elle était trop intelligente pour se satisfaire de la seule compagnie de paysans qui ne semblaient pas éprouver d’amour particulier pour elle, et trop indépendante pour se contenter d’une existence si étriquée.

Mais il s’avéra bien vite que sa vie s’apprêtait à prendre un tout autre tournant. Elle avait un destin qu’elle ignorait encore. Elle sut que quelque chose se préparait, quelque chose qui la concernait. Les propos de ses parents lui firent comprendre que le Ténébreux s’intéressait tout particulièrement à elle, pour une raison qui lui échappait totalement, que bientôt un jour arriverait où il viendrait la chercher. De cela, il était hors de question. Elle ne l’avait jamais rencontré, du moins le croyait-elle, mais, comme bien d’autres, elle ne connaissait que trop bien sa réputation. Quels que soient les desseins de cet être si maléfique, elle ne voulait pas en faire partie. Elle ne pouvait qu’imaginer les horreurs qu’il prévoyait à son sujet. Elle parvint heureusement à s’enfuir avant qu’il ne vienne la chercher, une fuite terrifiante et solitaire. Sans doute inutile. Il avait le pouvoir, il saurait la retrouver. Ce ne serait qu’une question de temps. Mais elle était malgré tout prête à faire tout ce qui était en son pouvoir pour le fuir, espérant qu’une aide viendrait. Elle n’avait certainement pas imaginé que cette aide se présenterait sous la forme d’un lapin blanc, vêtu d’un gilet et d’une montre à gousset. C’était sans aucun doute la chose la plus étrange qu’il lui avait été donné de voir, et elle le fut plus encore lorsqu’elle l’entendit crier à tort et à travers qu’il était en retard. Sa curiosité l’emportant sur sa peur, elle le suivit jusqu’à un terrier qui s’enfonçait dans l’obscurité. Elle s’y engouffra, puis, tomba. Une chute lente à travers un passage qu’elle n’aurait jamais dû découvrir. Etait-ce un simple hasard, ou le destin qui se mettait en marche ? Quoi qu’il en soit, elle se réveilla dans une bien étrange salle dans laquelle se trouvaient de nombreuses portes. Elle but une potion qui la fit rétrécir, un gâteau qui la fit grandir. Elle passa une porte qui la mena à un univers sans le moindre sens. Elle rencontra des animaux qui la firent participer à une course au Caucus. Elle recroisa le Lapin Blanc qui la prit pour sa domestique, visita sa maison où elle grandit, puis rétrécit. Elle rencontra la Chenille Bleue et son étrange philosophie, la Duchesse et son bébé transformé en cochon, puis le Chat du Cheshire, mystérieux guide. Elle connut les parties de thé avec le Lièvre de Mars et le Loir, avant de découvrir le château de la Reine de Coeur. Celle-ci l’invita gracieusement à jouer au croquet en sa compagnie, puis la convia à rejoindre sa cour en qualité d’invitée. Mais Alice ne fut pas dupe bien longtemps et découvrit très rapidement toute la cruauté dont la Reine était capable. Elle entendit parler d’un prisonnier, un prisonnier particulièrement spécial qu’elle parvint à trouver. Lorsque le Chapelier lui raconta son histoire et la manière dont on l’avait privé de sa fille, elle décida qu’elle devait agir. Elle vola l’épée Vorpaline, arme suprême du Pays des Merveilles, avant de défier la Reine et de fuir le château. Elle appela les habitants du Wonderland à se soulever contre elle. Cora, sentant peu à peu que son pouvoir lui échappait et qu’elle était sur le point de tout perdre profita de la venue de Hook pour quitter ce monde.
Les habitants étaient saufs, mais elle comme Jefferson se retrouvaient sans aucune issue possible. Leur seul moyen était de parvenir à fabriquer un chapeau qui leur servirait de portail. Seul, il n’y était pas parvenu, mais elle lui offrit son aide, elle qui sans le savoir possédait en elle l’héritage de sa mère et de sa grand-mère. Cette fois-ci, l’objet fonctionna et tous deux purent quitter le Pays. En guise de remerciement, on lui offrit l’épée qui l’avait accompagnée durant tout ce temps. Une fois de retour dans la Forêt Enchantée, elle prit la décision de partir à la poursuite de Cora, afin d’être certaine que celle-ci ne nuirait plus. Mais elle n’eut jamais la possibilité de la retrouver, car la malédiction s’abattit sur leur monde.

A Storybrooke, elle se prénommait Allison et était, ironiquement, la nourrice de Paige, autrefois appelée Grace et fille de Jefferson, ainsi que serveuse le soir au Rabbit Hole, bar peu fréquentable de la ville. Jusqu’au jour où ses souvenirs revinrent, de même que la magie...